Dans quels cas un ressortissant assuré de l’Union européenne peut-il bénéficier de soins dans un autre Etat membre que celui de son pays d’affiliation ? Pour quels soins ? Quelles sont les démarches à suivre ? Réponses et décryptage.
Il est possible, pour un ressortissant assuré de l’Union européenne, de l’Espace économique européen ou de la Suisse, ainsi que les membres de sa famille, de bénéficier de soins dans un autre Etat membre que celui de son pays d’affiliation :
Attention : les soins doivent faire partie des prestations prises en charge par la législation nationale (le régime général de la Sécurité sociale pour la France) et doivent être appropriés à l’état du patient.
Important – Les soins peuvent être :
Programmés : soins pour lesquels le patient a décidé lui-même de se faire soigner dans un autre Etat membre de l’UE
Inopinés : soins médicalement nécessaires dispensés dans l’Etat membre où le patient s’est rendu pour un motif autre que celui de recevoir des soins (motif touristique/professionnel…).
Ce type de soins « requiert au moins une nuit d’hospitalisation ou nécessite le recours à des infrastructures ou à des équipements hautement spécialisés et coûteux ».
Exemples de soins : interventions par voie endovasculaire en neuroradiologie et en cardiologie, traitement du cancer, examen des caractéristiques génétiques d’une personne, soins cliniques et biologiques d’assistance médicale à la procréation, traitement de l’insuffisance rénale chronique…
Une demande d’autorisation préalable est indispensable pour une prise en charge par le pays d’affiliation de l’assuré via le formulaire S2 (qui a remplacé le formulaire E 112).
Si le prestataire de soins ne pratique pas de tiers payant, l’assuré règle les frais directement au prestataire localement, puis adresse sa demande de remboursement à l’institution du pays de séjour qui procède au remboursement selon les tarifs qu’elle applique.
L’assuré peut également demander à sa caisse d’affiliation (la CPAM en France) le remboursement des frais sur présentation des justificatifs et factures acquittées en remplissant le formulaire S3125c. Après vérification de la délivrance d’une autorisation préalable, la caisse procédera au remboursement sur la base du tarif de la Sécurité sociale du pays de soins ou sur la base du tarif français de la Sécurité sociale, si l’assuré le demande. Un complément de remboursement pourra être effectué par la CPAM si les soins engagés sont inférieurs aux tarifs français pour le même traitement.
La prise en charge des frais de transport pourra également être présentée au moment de la demande d’autorisation préalable. Ce remboursement s’effectuera sur la base du mode de transport le moins onéreux utilisable en fonction de l’état du patient concerné.
En cas de refus de prise en charge des soins programmés, l’assuré pourra, en France, saisir la commission de recours amiable de sa CPAM.
Ils ne sont pas soumis à une demande d’autorisation préalable, mais ces soins doivent également faire partie des prestations prises en charge par le régime général de la Sécurité sociale pour la France. Ces soins pourront être soumis à accord préalable comme s’ils étaient effectués en France : tel est le cas pour l’orthodontie ou certains appareillages médicaux.
L’assuré avance les frais et présente à son retour les factures acquittées à sa caisse d’Assurance Maladie. Celle-ci prendra en charge ces soins uniquement sur la base du tarif français de la Sécurité sociale.