Covid-19 : vers un fort rattrapage des dépenses en santé
À la forte baisse des prestations pour les assureurs complémentaires santé durant le confinement a, depuis, succédé un rattrapage certain. Le courtier Mercer a fait ses calculs et estime qu’à la fin de l’année, l’impact sur les prestations sera minime.
Gwendal Perrin
\ 10h21
Gwendal Perrin

C’est l’un des sujets-phares de la rentrée : l’idée d’une "contribution exceptionnelle" des assureurs santé pour compenser les pertes accrues de la Sécurité sociale depuis le début de la pandémie de Covid-19 circule depuis le printemps, eu égard aux économies réalisées durant le confinement. Ces mêmes assureurs estiment cette mesure prématurée au vu du rattrapage à venir de ces dépenses… et une nouvelle étude devrait leur apporter un argument supplémentaire.
Le courtier en collectives Mercer vient de publier une étude d’impact de la pandémie en prévoyance et santé, à l’instar de récents travaux équivalents de Gerep, Henner ou encore Réassurez-moi. Sur la base de son portefeuille, le courtier découpe l’année en trois périodes (pré-confinement, confinement et déconfinement), avec une hausse des prestations de 1,5% sur la première par rapport à 2019 – notamment en raison de la réforme du 100% Santé.
Mercer, pendant le confinement, a constaté une baisse de 65% des prestations, avec deux postes logiquement plus touchés et pour lequel le rattrapage à venir était considéré comme fort : le dentaire (-85%) et l’optique (-90%). Résultat : six semaines après le début du déconfinement, la baisse des prestations annualisée (six premiers mois de 2020 par rapport au premier semestre 2019) n’était plus "que" de 20%. Et en partant sur une prévision de report progressif pour le reste de l’année, le courtier estime qu’à la fin de l’année, elle ne sera plus que de l’ordre de 3 à 5%.
Ce rattrapage a été quelque pris en compte dans le dispositif de « taxe Covid » au programme, probable, du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2021 : un milliard d’euros de rétrocession de la part des assureurs santé est attendu au titre de l’exercice 2020 et un demi-milliard pour 2021, cette deuxième tranche étant ajustable en fonction de la réalité de ce rééquilibrage des dépenses. Une tendance qui s’observe aussi nettement dans les statistiques mensuelles communiquées par l’Assurance maladie.